lundi 13 mars 2017

Rôles-modèles 2 : femmes pionnières de l'informatique et des mathématiques

Je complète mon billet sur les pionnières du codage informatique avec ces trois femmes ingénieure spatiale, responsable du projet informatique IBM, et mathématicienne de la NASA qui a calculé à la main et à la craie la trajectoire de mise en orbite de John Glenn pour le projet Mercury, Friendship 7 en 1962, ainsi que le lieu exact de son retour sur terre. Katherine Johnson étant une pure mathématicienne, je préfère leur dédier un billet spécial à l'occasion de la sortie de Hidden figures (Les figures de l'ombre) en 2017, film-hommage de Theodore Melfi.


Katherine Johnson - 1918-2020 - Mathématicienne de la NASA affectée au Projet Mercury qui envoie le premier américain en orbite terrestre en 1962, après que les Soviétiques eurent mis en orbite leur premier vol habité en 1961 avec Youri Gagarine, coiffant les USA au poteau. Katherine Johnson, "génie des maths" calcule à la main la trajectoire de vol du Colonel Glenn, et retour. Obligation : ramener l'astronaute vivant. Contraintes : qu'il ne rentre pas trop vite dans l'atmosphère ce qui le transformerait en steak grillé, et sans dévier, ce qui le renverrait en orbite, où il aurait le temps de mourir gelé, en attente de secours improbable. John Glenn fera d'ailleurs les manipulations de retour à la main, le dispositif automatique étant tombé en panne. Katherine Johnson collabore également au projet Apollo 11 de conquête de la lune en 1969. Elle a fait toute sa carrière à la NASA.


Dorothy Vaughan - 1910-2008 - Mathématicienne du groupe de calcul de la NASA, puis responsable du programme informatique de la mission Mercury Friendship 7. Elle dirige le groupe des 30 mathématiciennes programmeuses en Fortran, (eh oui, rien que des femmes !) langage machine pour l'ordinateur IBM de la Nasa qui produit les calculs intermédiaires du premier vol spatial Mercury en 1962.


Mary Jackson - 1921-2005 - Mathématicienne et Ingénieure spatiale pour la NASA où elle fait toute sa carrière ; elle travaille d'abord dans le groupe de calculatrices spatiales de Dorothy Vaughan, avant de devenir ingénieure spatiale : analyse de flux d'air, poussée, compressibilité.

Toutes trois font partie du groupe d'afro-américaines qui travaillaient à part, à Langley, pour la recherche spatiale, dans un état où sévissait encore la ségrégation raciale, la Virginie.

Que dire du film ? Que Theodore Melfi est un honnête metteur en scène, que filmer des équations mathématiques (Katherine Johnson en jupe, juchée sur une échelle, écrivant des équations à la craie sur un tableau noir, devant des mecs blancs dubitatifs puis envieux de ses fulgurances, qui regardent !) et de la programmation en Fortran, ce n'est pas cinématographique du tout, mais qu'il s'en tire tout de même bien, avec tous les défauts du cinéma
hollywoodien : sentimentalité envahissante, mères courage, et glamour. C'est harassant de voir ces femmes se battre contre le racisme-machisme, les préjugés des hommes blancs, la passivité des femmes blanches, et le sexisme paternaliste des hommes noirs de leur entourage. Elles valent bien un article à elles seules. Allez voir le film, il est empowering et ces trois femmes sont magnifiques, courageuses et charismatiques. Je suis sûre et certaine qu'il va déclencher des vocations chez les filles. Math is for grrrlz.



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